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Vincent, 24 ans, canadien du Québec, toujours en crocs quelque soit le temps et la température, voyageur depuis 7 mois, rencontré au coin d'une table dans un bar chaleureux. Vincent donc, est logé gratuitement dans un village appelé Pucutu, à 40 minutes et 2,5 soles de Cusco dans la maison d'une famille péruvienne. En échange, il travaille pour eux : aide à leur agence de voyage à Cusco, aménagement et entretient de la maison. Les gens du village de Putucu accueillent des groupes de touristes humanitaires qui font des travaux dans la commune. Ils ont entre autre construit une école, la prochaine étape est la bibliothèque.
Étant fatiguée de couper des lettres pour coller sur les murs à l'école, j'ai décidé de passer deux jours avec lui.
On arrive donc à Putucu après avoir acheté peinture et rouleaux pour repeindre en bleu céleste la cuisine, qui servira par la suite de salle commune aux touristes.
Étape une : achat de bière pour la soirée. Vu que je n'aime toujours pas ça, Vincent demande à la petite boutique du village ce qu'ils ont comme alcool. On découvre alors un liquide transparent contenu dans une bouteille en plastique. Il paraît que c'est un alcool maison. Il sent bon, Vincent m'en achète avec un jus de fruit.
Étape deux : repas de midi. Nous allons dans le champ de mais, ramassons quatre épis et les faisons cuire. On les mangera ensuite au soleil dernière la maison avec des avocats, délicieux ici.
Étape trois : sablage. En fait, on ponce mais en québécois, ça se dit sabler. Les murs sont très sales. C'est long mais on se met de la bonne musique !
Étape quatre : peinture ! La journée avance, le mur bleuit. La soirée commence, on chante en peignant. Évidement, il n'y a pas assez de peinture. Les pâtes bolonaises sont délicieuses après une journée de travail même si c'est toujours aussi compliqué de faire des bonnes pâtes ici à cause de la température d'ébullition de l'eau en altitude.
Étape cinq : aller voir les étoiles ! Je ne reconnais aucune constellation, moi qui commençait à connaître pas mal le ciel de France... Par contre la voie lactée est magnifique !
Le lendemain, il faut acheter de la peinture pour finir le dernier mur.
On part pour Urcos à pied. Les montagnes sont magnifiques. On croise en chemin une petite fille qui part se cacher en nous voyant, un papi endormi dans une voiture, un homme qui jure en coupant les maïs, un homme allongé à l'ombre qui lit un livre.
Urcos est paisiblement située au bord d'un lac. Il n'y a pas de touristes.
Le mur est maintenant tout bleu. C'est le premier mai. Vincent se fait inviter à boire une bière (pour commencer) dans la boutique du village. Je vais faire la sieste. Vincent vient me réveiller, il faudrait que je vienne trinquer avec eux. On me fait un mélange dans un pot. Je trinque. On parle des grèves dans les mines, des prochaines élections. Un des hommes présents veut rejoindre Vincent au Canada. On en vient à parler des visas et du fait que les péruviens ne sont pas les bienvenus partout. Les bouteilles de bières s'enchaînent. Il est tant de prendre le bus pour rentrer.
