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Jeudi 15/05

La journée commence à merveille par des échanges d'expériences avec trois allemandes qui partagent mon dortoir. Elle vont faire un trip qui ressemble au mien et connaissent Arequipa, puis avec deux françaises qui font un trip de 5 et 12 mois ! Suivant leur conseil à toutes, je file faire le tour, tel un mouton, proposé par l'office du tourisme.

Ce tour commence à peine devant l'office, que je le quitte et rentre dans le bâtiment : notre sympathique bergère ariquipéenne parle anglais ! Pourquoi donc ? Dans l'office, on m'explique que tous les tours sont en anglais... Bon ben j'y retourne. Je ne comprends pas très bien, à vrai dire après 30 minutes, je ne comprends plus du tout, je n'arrive pas surtout car je ne fais pas d'efforts pour rester concentré. Je reste dans le groupe car on va quand même faire un tour de la ville, je vais pouvoir voir où retourner plus tard... Quelques informations que j'ai retenues :

- Arequipa est surnommée la "ville blanche" du fait de cette couleur donnée, surtout au centre, par les roches volcaniques utilisées pour les constructions.

- Trois volcans dominent la ville, en fait c'est ce qui est dit, l'un est derrière, on ne le voit pas. Le Misti est le plus célèbre, il domine la ville qui est à ses pieds. Un peu plus loin on trouve le Chachani, un volcan de plus de 6000 m d'altitude, je suis du coup bien tenté de le grimper... De nombreux tremblements de terre secouent la ville assez souvent, pas étonnant dans ce site volcanique. Le Misti est souvent comparé au Vésuve, à la différence près qu'il se trouve à 17 km de la ville, contre une quarantaine pour l'italien. Si à Pompéi, il a fallu moins de 2 minutes pour ensevelir la ville de cendres, ici on n'aurait que 6 secondes pour se dire au revoir ! 6 secondes ! Que faire en si peu de temps ? Téléphoner ? Non. Dernière bière ? Non. Un morceau de piano ? Non (bien que l'idée soit bonne, pas le temps de faire une première fausse note, quoi que...), écouter un politicien dire que si on vote pour lui aucune cendre ne tombera sur la ville ? Pitié non. Bon en fait rassurons nous, le gouvernement péruvien a prévu un plan d'urgence en cas de problème avec le volcan. M'enfin ce plan, la guide nous dit que personne n'en a connaissance ici.

- A Arequipa, on n'aime pas le soleil. Si, si, aussi incroyable que cela paraisse, c'est vrai. Ici, le soleil c'est toute l'année qu'il cogne, et puis fort ! Je te les mettrai bien en Bretagne quelques jours ces péruviens, ils apprécieraient vite leur soleil...

- Dans la "Compaña de Jesus", superbe église, on n'hésite pas à mélanger les croyances ancestrales avec le christianisme, aussi trouve-t-on les symboliques condor, puma et serpent (régnant dans les cieux, le sol et sous terre) côtoyant des anges.

- Dans le musée "Sanctuarios Andinos", on trouve Juanita. Je vous le donne en mille : une momie. Celle-ci est la plus célèbre car la mieux conservée du monde. Elle était en effet prise dans les glaces depuis des centaines d'années jusqu'à ce que le volcan ne la mette en mode décongélation. Heureusement pas à la hibernatus d'Edouard Molinaro, la pauvre, imaginez le choc pour elle !
A l'époque déjà, il y avait des catastrophes naturelles dans le coin. Les incas, pourtant bien forts pour des constructions compliquées, avaient deux choix : partir un peu plus loin, ou reconstruire vus, qu'ils savaient bien faire. Mais leurs guides spirituels, les chamanes (imbibés de chicha, boisson fermentée) pensaient qu'un sacrifice d'une jeune femme en l'honneur des apus (divinités présumée des montagnes) pouvait tout arranger. Mais ce ne sont pas des bêtes non plus, avant de lui filer un coup de massue sur le crâne, la petite Juanita a tout de même chiqué pas mal de coca et descendu de la chicha comme un supporter de foot devant sa tv. Résultat ? Ben ça a pas dû arrêter les plaques tectoniques, ses plaques qui dansent bizarrement à la surface de la terre. A mon avis, il doit y avoir pas mal d'autres Juanita dans cette montagne... Bref, après avoir quitté ce monde, cette jeune fille a donc redécouvert les températures positives un temps avant qu'un explorateur ne la descende dans ce musée, où on a bien pris soin de la recongeler à -20 °C pour l'exposer devant des milliers de touristes qui font une grimace en la voyant. Triste fin.

- Sur cette ligne là, je n'ai rien appris

- Une petite tournée promotionnelle certes, mais appréciée des bars et restos qui nous proposent de goûter leur spécialité espérant nous voir revenir plus tard. Ainsi, un bon café, du chocolat délicieux et du pisco sour !

- Petite anecdote, Arequipa étant situé dans le sud du Pérou, le Chili et le Pérou se sont battus un temps pour cette ville. Mais les Arequipeños sont fiers, ils ont envoyé balader tout le monde et créé leur propre gouvernement, drapeau, pays. Cela n'a duré qu'un temps, mais une monnaie et des passeports existent encore, non utilisables bien sûr.

Petite visite finalement sympa. Dans le dernier resto, pendant qu'on sirote un petit pisco sour, la guide nous demande si on a bien aimé son tour, ma foi oui, c'est pas de sa faute si on la force à parler anglais... Puis elle nous pose une question pour voir si on a bien suivi : A quoi reconnaît-on une maison coloniale ? Coup de chance, la plupart du temps je prenais des photos un peu à l'écart pendant ses explications. Quel élève horrible j'ai dû être ! Bref, voyant que personne ne répond et repensant au bruit des mouches qui volent parfois en classe quand je pose une question sur ce que je viens d'expliquer, je lève la main et répond. Aussitôt grand sourire de sa part, elle me désigne et dit au serveur qui traîne dans le coin que je suis le vainqueur du repas de midi ! Super ! En plus c'était trop bon !

Durant ce petit tour, j'ai fait la connaissance de Mathieu. Mathieu est prof de physique en France ! Et trip seul en ce moment, il était avec des potes. Il est aussi bête que moi, on s'est bien marrés ! Une de nos c..eries fut de se payer une bonne bière sur la place des armes devant une lignée de 30 policiers encadrant une manifestation d'une dizaine de personnes. Les gens nous regardaient bizarrement. On a compris pourquoi quand une dame nous a expliqué qu'il était interdit et très mal vu de boire en public... On passera le reste de la journée à déconner et visiter la ville, notamment le mirador. Demain on se donne rendez-vous pour une visite du monastère et éventuellement de la cathédrale.

PS : pour ceux qui se posent la question, une maison coloniale se reconnaît par ses couleurs vives de rouge, orange, jaune, par des gravures en l'honneur de Jésus et par la présence de trois patios, un pour la famille, un pour les serveurs et un pour les invités. Je veux bien payer un resto à mon tour à ceux qui avaient la réponse !

Road trip : jour 37 Arequipa
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